En cette matinée du lundi 22 avril, je me suis rendu au 4 impasse Guéménée, dans le 4e arrondissement de Paris. C’est en pleins quartier de Bastille que se trouve le restaurant intimiste « Capitaine » qui accueillait l’évènement Pépite. Des vignerons des quatre coins de la France se sont réunis pour partager un moment convivial orienté vers une passion commune : le vin nature.

Il est alors 10h15 lorsque je me rends à la table des Foulards Rouges, on me présente le millésime 2023 qui a connu une forte sécheresse mais qui n’a pas augmenté le degré d’alcool des vins de manière trop importante, les vins avoisinants 12,5 – 13 degrés. Tout est fait à la main, la passion du vin nature se transmet de père en fils et ce savoir faire se retrouve dans des vins de grande qualité avec une bonne buvabilité et une acidité qui réveille le palet. Une étiquette à attirer mon attention, celle de Grenache VDF – grenache noir – 2023. Cette dernière est écrite en arabe et j’ai alors demande s’il y avait une histoire derrière cette étiquette. A l’origine, l’étique devait comporter le mot « Grenache », cependant les institutions françaises ont refusé que la bouteille comporte le nom du cépage seul. Alors, dans un élan de malice, la famille Nicq a décidé de nommer sa bouteille « Grenache » mais écrit en arabe car la grand-mère de Lucien, le fils Des Foulards Rouges donnait des cours en arabe. Cela a été accepté par la législation française ce qui a fait rire le domaine, et donc cette étiquette a été gardé.

Sur la table voisine, je retrouve Pauline Broqua du domaine Les Buis. Cette vigneronne qui possède un domaine en Aveyron m’a raconté les intempéries subies lors de cette année, ou le temps alternait entre pluie extrême et sécheresse aride. Mais la vigneronne ne se laisse pas faire, elle se joue même de ces problèmes météorologiques à l’instar de la cuvée « Aveu de Faiblesse », une cuvée réalisée avec du raison de négoce car elle n’avait pas assez de raisin pour réaliser cette bouteille 100% colombard. « Aveu de Faiblesse » comme un clin d’œil à la condition de l’homme qui n’est rien face à la force de la nature qui, lorsqu’elle décide de se déchainer, est indomptable. Il vaut mieux en rire qu’en pleurer !

 

Après ça j’ai pu converser avec Anna des Vignerons D’Estézargues. Elle m’a parlé de la sécheresse dans la vigne jusqu’à fin juin où, la nature clémente, a fait tomber une pluie salvatrice sur les raisins du domaine. Le résultat qui en émane plait énormément aux vignerons qui cultivent ces terres, faisant de cette récolte une récolte historique en termes de quantité. En effet la pluie de juin est apparue en pleine période végétative de la vigne, cette dernière a pu donc absorber au maximum l’eau pour produire des raisins généreux. Les vins proposés par Anna sont tous égrappés et en levure indigène, et après avoir conversé j’ai bien sur dégusté ses vins qui étaient d’une qualité remarquable, sans défauts et délicieux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Enfin, pour finir cette dégustation, je suis allé dans le Gard. Je n’ai pas pris le train mais je me suis simplement rendu à la table de l’Anglore où le fils de Éric Pfifferling, Thibaud m’a présenté ses cuvées. Le millésime 2023 est aussi une bénédiction selon lui, « on m’avait dit que j’allais vivre une fois dans ma vie une seule année parfaite, où toutes les conditions convergent pour une récolte unique. C’est cette année qu’on a vécu. » Une année chaude avec des pluies en mai et juin qui ont fait énormément de bien aux raisins. Les vendanges sont qualifiées selon Thibaud d’incroyable, et une fermentation très facile a eu lieu grâce aux conditions propices évoquées précédemment. C’est ainsi que j’ai gouté Le ruisseau, Chemin de la Brune, Nizon Blanc et Tavel Prima. La diversité des sols, du calcaire à l’argile blanche en passant par de l’argile rouge crée une diversité de vins excellents qui expriment une réelle identité de terroir. Thibaud a insisté sur le fait que ce travail est bien l’œuvre d’une équipe soudée, qui s’est donnée corps et âmes dans la réalisation d’un travail guidé par un seul mot d’ordre : la passion.

 

by Lucas